Les choucas des tours

 
 

Une matinée de promenade ensoleillée le long des remparts du château de Suscinio, envahis par une colonie de centaines de choucas nichant au creux des pierres.

Quand j’ai vu à terre deux oisillons perdus, se cachant pour mourir au pied des remparts.

Qu’est-ce qui m’a pris de les mettre au creux de mon pull, sans ne rien connaître des oiseaux.

Un geste anodin ...

D’abord la becquée, toute les trois minutes...Et puis les premiers vols, des heures dans les arbres où allongés dans l’herbe à prendre le soleil et les cris, les cris d’alerte, les cris de plaisir du vent dans les ailes,  se laisser porter par les courant et puis les cris d’appel au vol et voilà que je parle “choucas”.

Et le fil tendu en plein air qui nous sert de repère. Le frémissement de leurs ailes au bout de mes doigts et l’espace qui soudain s’élargit à l’écho de leurs cris.

Et comment faire, si demain je m’en vais?


Mais le danger, les rapaces et les hommes, comment faire, alors je les emmène, en tournée.

Premiers spectacles avec le New Look Circus monté par Julo des “cousins “ en 1986.



Première cage : une grande boite à fromage posée sur une brouette. Comment on fait pour rentrer des oiseaux dans un truc pareil ?

Et bien on leurs parle “oiseaux”,  tes gestes ne doivent pas mentir, tu ne les enfermes pas. Et ce n’est pas si simple, ce sont des heures et des heures, la cage ouverte, à jouer sans fermer la porte. Parce qu’un choucas n’a rien à voir avec une colombe ou un pigeon, il est beaucoup plus intelligent, beaucoup plus rapide, c’est du vif argent et il détourne tout ce que tu lui demandes. Corvidé oblige...


Les choucas n’ont pas de comportement inné, il faut leur apprendre le sens du danger.

Pas de “dressage à la bouffe”, je les apprivoise, c’est autre chose. Pas besoin de les attraper, on a le même langage, les mêmes cris d’oiseau  et cela fait toute la différence.

Les choucas sont mes anges gardiens.